Tout justes couronnés champions de France de ProB en 1996, les Spacer’s abordent la saison 96-97 avec énormément d’ambition. En effet, malgré le titre, ils n’ont pu accéder à la ProA. Seul l’Elan Chalon, 1er du championnat de ProB 1996 a rejoint l’élite. Pour Toulouse, l’équation est simple : pour monter, il faut finir premier du championnat. Point.
Pour préparer au mieux la reprise de la saison, comme cela se fait traditionnellement, des matchs amicaux sont prévus. Mais cette saison, les Spacer’s montrent qu’ils veulent bientôt rejoindre la cour des grands, et ce n’est rien moins que les champions d’Europe en titre qui se déplacent au petit Palais des Sports de Compans Caffarelli pour un match de préparation !
Un effectif de champion
En effet, en ce 23 août 1996, les verts du Panathinaikos Athènes débarquent dans la ville rose. Quatre mois auparavant, le Pana était devenu la première équipe grecque à remporter une coupe d’Europe des Clubs Champions (dénommée Euroligue à partir de cette saison 96-97), en battant Barcelone par le plus petit des écarts 67 à 66 lors de la Finale disputée à Bercy. Ce titre est gagné sur une action décisive, mais sujette à polémique, le pivot du Panathinaikos, Stojko Vrankovic, contrant à la dernière seconde la tentative de tir de Montero. Les Espagnols protesteront en vain contre la validité du contre, arguant du fait que le ballon ait touché la planche avant d’être détourné par le pivot athénien.
En pleine préparation de leur reprise, avec au programme la Coupe Intercontinentale en septembre, qu’ils remporteront face aux argentins de l’Olímpia de Venado Tuerto, les Grecs viennent affronter l’ambitieuse formation des Spacer’s, pensionnaire du championnat de ProB. Un sacré grand écart.
Même si de nombreux joueurs sont partis durant l’intersaison (Dominique Wilkins, Stojko Vrankovic, Panagiotis Giannakis), une base solide est restée, avec notamment John Korfas, Nikos Ekonomou et l’icône des verts, le capitaine Fragiskos Alvertis. Les recrues sont de premier choix, avec le meneur Byron Dinkins, John Amaechi, un intérieur passé par Cholet l’année précédente qui connaitra une carrière NBA faste. Les 2,13 m de l’Espagnol Ferran Martinez en imposent également dans la raquette grecque. N’oublions pas Hugo Sconochini, leader de la sélection argentine, un baroudeur des championnats européens ou encore Michael Koch, champion d’Europe avec l’Allemagne en 1993.
L’entraineur du Panathinaikos est bien connu dans l’hexagone, il s’agit de Bozidar Maljkovic, qui a remporté 4 coupes d’Europe avec 3 équipes différentes, dont Limoges en 1993.
Le 5 du Pana: John Amaechi, Hugo Sconochini, Fragiskos Alvertis, Nikos Ekonomou, Byron Dinkins
Les ambitions des Spacer’s
Pour sa deuxième saison en Pro B, l’équipe de Laurent Buffard voit son scoreur vedette David Booth partir massacrer les défenses de ProA avec la JDA Dijon. Mais celui-ci est remplacé par le « lévrier des Mauges », Graylin Warner, qu’avait bien connu l’entraineur toulousain lorsqu’il coachait Cholet, secondé par l’américain naturalisé Forrest McKenzie, qui amène une menace supplémentaire au tir extérieur. Le suédois Torbjorn Gehrke et l’expérimenté Laurent Rufier apportent quant à eux du muscle à la raquette. Enfin, parmi les recrues, nous pouvons noter l’arrivée du jeune Cédric Bertorelle (18 ans), passé par l’INSEP. Son nom n’est pas inconnu dans la ville rose, son père et ses oncles ayant porté les couleurs toulousaines dans les années 60.
Autour de ces recrues, Laurent Buffard conserve une ossature solide et expérimentée, avec les meneurs Christophe Soulé, deuxième passeur de ProB 1996, les prometteurs Ali Bouziane et Christophe Oyié, l’explosif Khari Jaxon et le shooteur Jean-Aimé Toupane. Enfin, pour le seconder, Laurent Buffard accueille dans le staff Damien Leyrolles, tout juste sacré champion d’Europe avec le TGB quelques mois auparavant.
Les Spacer’s 1996-1997
- Forrest McKenzie
Le match
Pas impressionnés par le pedigree de leur adversaire, les Spacer’s démarrent en trombe, menant de 10 points au milieu de la première mi-temps (33 à 23 à la 13ème minute). Les intérieurs Khari Jaxon (auteur de 22 points au final), Torbjorn Gherke (9 points) et Laurent Rufier (10 points) trouvant la cible près du cercle. Cependant, il ne faut pas sous-estimer l’effectif pléthorique du Panathinaikos. Menés par un Byron Dinkins intenable (30 points), les grecs ont rattrapé leur retard puis pris la main du match pour l’emporter facilement 94 à 70. Fragiskos Alvertis, malmené en début de rencontre a fait étalage de sa classe, terminant avec 19 points, alors que les intérieurs de l’équipe grecque John Amaechi (17 points) et Ferran Martinez (11 points) ont répondu coup pour coup dans la raquette à leurs homologues toulousains.
Alors que les équipes sont en rodage, nous avons pu constater combien une équipe de standing européen peut être impressionnante. Un bon révélateur pour des Spacer’s ambitieux qui termineront 1er de la ProB cette saison 96-97, et accèderont à la ProA. Une saison réussie, malgré une défaite face à Aix-Maurienne en finale des playoffs de ProB. Si le projet des Spacer’s d’accèder au championnat d’Europe à l’orée de l’an 2000 n’aura finalement jamais vu le jour, nous aurons tout de même eu la chance, ce 23 août 1996, d’accueillir l’une des plus belles équipes du vieux continent au Petit Palais des Sports de Compans Cafarelli.
Les seules reliques de ce match passé quasiment inaperçu… Si vous avez des photos, faites suivre!