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A la veille de la finale de prénationale entre le TOAC et Cahorsauzet, nous sommes partis à la rencontre des présidents des deux clubs pour un long entretien.

L’occasion fait le larron, et à l’heure de la finale de PNM entre le CSB et le TOAC, qui aura lieu ce samedi à 20 h 30 au gymnase René Piquemal de Colomiers, réunir les deux présidents des finalistes faisait sens. Eric Bréhier et Alain Malinovsky se font ainsi les vecteurs d’une entente entre Cadurciens et Toulousains qui était loin de relever de l’évidence il y a peu, et nous avons abordés avec eux l’historique et la saison 2015/2016 des deux clubs, ainsi que leurs projets futurs.

Comme point de départ de la discussion, et Alain Malinovsky l’évoque sans détour, les relations étaient loin d’être au beau fixe entre les deux clubs depuis bientôt 30 ans. Et même plus que tendues pour celui qui a tout connu en tant que joueur, coach puis président du TOAC : « Nous avons un très long historique avec Cahorsauzet, avec quelques périodes très difficiles puisqu’il y a eu plusieurs bagarres générales entre les deux équipes ».

TOAC – Sauzet, deux entités longtemps ennemies

La raison d’une telle animosité est évidente pour celui qui était à l’époque encore joueur dans son club de coeur : « A chaque fois, c’était la guerre. C’est nous qui avons créé le problème, puisque lors d’une rencontre, notre meneur de jeu a fait une fourchette à son adversaire direct. A partir de là, la situation a dégénéré, et s’est dégradée match après match, jusqu’à avoir des joueurs blessés lors des rencontres. A Sauzet, on ne pouvait pas se changer dans les vestiaires avant les matchs tellement l’animosité était importante ».

Les relations entre Cahorsauzet et TOAC auront été houleuses pendant près de 30 ans (photo : Benjamin Bonneau)

Les relations entre Cahorsauzet et TOAC auront été houleuses pendant près de 30 ans (photo : Benjamin Bonneau)

Des tensions renforcées par un décalage évident entre le « grand » Toulouse, citadin et gage de modernité, et le « petit » Sauzet, club rural d’un village d’irréductibles fiers de leurs racines.

Et les Lotois se faisaient à ce titre un malin plaisir de faire redescendre sur terre les supposées grosses équipes.

Malinovsky abonde : « Je n’ai jamais gagné à Sauzet, que ce soit en tant que joueur comme en tant qu’entraineur. Et quand ils venaient chez nous, en règle générale on gagnait, mais ils ont dû nous battre une ou deux fois aussi ».

D’années en années, les confrontations, multiples, étaient alimentées par des piques ça et là dans la presse, jusqu’à ce que les deux clubs n’évoluent plus dans la même division, Cahors voyant son rival descendre en NM3, avant de redescendre à son tour alors que le club toulousain tombait en PNM.

Et puis vint le retour du CSB en prénationale à la rentrée dernière, une division dans laquelle le TOAC jouait les premiers rôles depuis plusieurs années. La présence d’Eric Bréhier, ancien rugbyman et totalement déconnecté de la sphère basket à la base, à la tête du club cadurcien, a finalement permis de débloquer la situation.

Le Toulousain l’avoue : « Avec Eric, on ne se connaissait pas. A l’aller à Sauzet, je suis resté après le match, en me disant que c’était l’occasion de recréer des liens. On a discuté ensemble, le courant est bien passé, je suis resté toute la soirée d’après-match. Et quand le CSB est venu au TOAC à l’occasion de la soirée partenaires, cela s’est aussi très bien déroulé, si bien que certains dirigeants n’en revenaient pas ». 

Saison exceptionnelle et retour en NM3 pour le CSB, source d’inspiration pour le TOAC

A la reprise de cette saison, c’est un CSB meurtri (sportivement maintenu en Nationale 3, mais relégué administrativement), qui se présente sur la ligne de départ. Un mal pour un bien pour Eric Bréhier : « Avec le recul, c’était la solution qu’il fallait pour sauver le club. Désormais, tous les feux sont au vert sur le plan financier. On a été suivis par les partenaires institutionnels et privés. L’affluence est là, les résultats aussi. »

Alain Malinovsky (à gauche) et Eric Bréhier (à droite), l'image de la nouvelle entente entre CSB et TOAC (photo : Benjamin Bonneau)

Alain Malinovsky (à gauche) et Eric Bréhier (à droite), l’image de la nouvelle entente entre CSB et TOAC (photo : Benjamin Bonneau)

Acceptation, motivation et cohésion ont été les recettes d’une saison exceptionnelle pour les Cadurciens, invaincus, ce qui constitue un record.

Rapidement dans le bain, les joueurs de Bruno Prouillac ont pris de suite leurs distances sur leurs concurrents directs, déjà relégués à quatre victoires à la fin de la phase aller.

Un effort collectif souligné par Eric Bréhier, fier du travail accompli : « On a réussi à gagner la confiance des joueurs, qui sont restés, de même que le coach, qui a assumé ses responsabilités. Ils ont fait de cette étape une motivation supplémentaire et ils n’ont jamais lâché, notamment au TOAC où ils ont été menés toute la partie ».

Le président Malinovsky ne peut que confirmer cet état de fait, tandis que son équipe a de son côté lâché du lest en route. Le retour de Cahorsauzet en prénationale fut bref mais réussi,  et on en retiendra le beau rebond du club lotois.

En outre, le président Bréhier évoque également l’opportunité qui lui a été donnée de tisser de nouveau liens avec les clubs de la poule, en particulier le TOAC : « Le point positif, c’est de pouvoir rencontrer les dirigeants des autres clubs de Midi-Pyrénées. Avec le TOAC en premier lieu mais également Montauban, La Primaube ou encore Ramonville ».

Du côté du TOAC, les ambitions de montée en Nationale 3 sont toujours présentes, malgré trois dernières saisons rageantes : « On souhaitait jouer la montée tout au long de la saison, ajoute Alain Malinovsky, mais nos faux-pas face à des équipes moins bien classées nous ont enlevé tout espoir très tôt dans la saison. Nous devons réenclencher une progression pour viser dans les trois ans la NM3. »

Une volonté de progression partagée par les deux clubs, le TOAC s’inscrivant pleinement dans le projet de coopération enclenché avec le TBC, le TCMS et Lardenne : « Notre axe de travail numéro 1, c’est de nous placer entre Lardenne et le TBC pour alimenter par le haut et par le bas ces deux équipes en fonction du niveau de chacun. Il nous faut donc nous établir en Nationale 3 pour permettre aux joueurs de pouvoir faire l’ascenseur vers le haut ou vers le bas ».

Des projets raisonnables et réfléchis, avec stabilité et développement dans la durée

Un besoin de fournir un niveau intermédiaire entre amateurs purs et plus haut-niveau auquel Eric Bréhier souscrit et renchérit : « Il faut qu’il y ait sur la région toulousaine un club qui puisse servir de réservoir, en espérant voir le TBC monter d’un cran dans le futur ».

Le terme de « réservoir » recueille à ce titre toute l’attention de son acolyte toulousain : « Un réservoir, c’est surtout un tremplin. Si un joueur peut éclater et ensuite rejoindre l’équipe au-dessus, cela crédibilisera le projet. Nous devons également concrétiser le volet jeunes de la CTC. Chez ces jeunes, il nous faut des titres. Un titre, c’est important, ça forge un état d’esprit chez les joueurs ».

Eric Bréhier et Robert Puyol entourent les Cabessut, Peltier, Bérial, Charmeton, Goussef, Montagne et Crapez, tous produits de la formation cadurcienne, avec en sus Robin Naval, nous présent sur la photo (photo : CSB)

De gauche à droite, Cabessut, Peltier, Bérial, Charmeton, Goussef, Montagne et Crapez, tous produits de la formation cadurcienne, avec en sus Robin Naval et Maxime Prouillac, non présents sur la photo (photo : CSB)

Côté Cahorsauzet, c’est aussi la NM3 qui est dans le viseur pour stabiliser le club cadurcien, qui compte bien se « donner un avenir à ce niveau » comme le souhaite le président Bréhier.

Comme souvent, c’est la deuxième année à ce niveau qui devrait être la plus difficile, selon Alain Malinovsky : « L’équipe devrait rester sur la dynamique de la montée. Il faut certes renforcer le groupe pour gagner en rotations, mais c’est surtout la deuxième saison qui est primordiale, d’autant plus en déplacement ».

Pour cela le CSB misera, outre des recrues sur le parquet, sur l’apport de Sinisa Karganovic (muté professionnellement dans la région), nouveau venu pour encadrer l’équipe technique du club, et qui a notamment travaillé au sein de l’INSEP.

En dehors de la Nationale 3, les axes sont multiples pour le CSB, comme l’indique Eric Bréhier : « Nous sommes très sensibles à toutes les pratiques du basket. On souhaite proposer toutes les formes de basket chez les garçons. Nous avons une très bonne équipe de basket adapté avec le foyer Lamouroux, une équipe loisir, et nous allons aussi développer la thématique du basket santé avant de s’intéresser ensuite au basket entreprise ».

Dans les autres axes, la recherche de bénévoles supplémentaires est également à l’ordre du jour pour le Cahorsauzet Basket, qui tiendra d’ailleurs son assemblée générale le 18 juin prochain. Dans les autres projets des deux clubs, le TOAC et son président comptent enfin sur le développement d’évènements au sein de la CTC de l’Alliance Toulouse Basket comme le Tournoi Airbus Pro A, qui se déroulera à nouveau au Grand Palais des Sports à la rentrée, les 2 et 3 septembre prochains.

La finale des Pyrénées, une issue déjà évidente ?

Mais avant de se projeter vers les prochaines saisons, il reste une rencontre à jouer ce samedi soir, avec une finale de prénationale que l’on espère disputée. Selon Alain Malinovsky et Eric Bréhier, le match de samedi, et celui des présidents dans les tribunes, sera « arbitré par Philippe Laperche, président du TBC, qui sera présent entre nous deux, au cas où les vieux démons reviennent« .

Place désormais à la finale de prénationale comme bouquet final d'une saison bien remplie (photo : Benjamin Bonneau)

Place désormais à la finale de prénationale comme bouquet final d’une saison bien remplie (photo : Benjamin Bonneau)

Une boutade sur une situation appartenant désormais au passé, et l’issue de cette rencontre de samedi semble évidente pour le président Malinosvky : « Je vois nos forces et nos faiblesses. On a pour nous la défense (la meilleure de toute la poule), mais on peine énormément en attaque (la moins productive de PNM). Pour gagner, il nous faudrait limiter Cahorsauzet à 50 points, ce qui restreint nos chances. On n’aura donc rien à perdre, on sera le challenger ».

Côté cadurcien, le ton est assuré, le plaisir assumé : « On est très content de rencontrer le TOAC avec qui tout s’est très bien passé cette année, explique le président Bréhier. Cette finale, il faut la gagner, et on va la gagner ».

Derrière ces discours de compétiteurs qui relèvent plus du défi amical que de la réelle confrontation, c’est en tout cas une nouvelle page du basket midi-pyrénéen que comptent écrire conjointement les deux clubs dans le futur, avec un esprit de coopération et de partage de valeurs communes.

Categories: diaporama, Prénationale

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