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Émilie Gomis est une véritable personnalité, une femme épanouie, intelligente, chaleureuse, dont les centres d’intérêt vont bien au-delà du « simple » basket-ball. Dans cette deuxième partie de l’interview qu’elle nous a accordée, elle évoque ainsi les critères qui ont guidé ses choix de carrière, son engagement en faveur du sport féminin ou sa vision de l’après-basket.

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Émilie Gomis a toujours réservé une large place à l’environnement extra-basket dans ses choix de carrière (photo : Guillaume Poumarede)

Il semble que vos choix de carrière ne s’arrêtent pas seulement à l’aspect sportif. En a-t-il été de même pour Toulouse ?

Venir à Toulouse faisait partie de mes projets, des villes que je voulais découvrir. Et il est vrai que mes choix de carrière ne sont pas que professionnels. L’environnement est très important pour mon développement personnel.

Le cadre de vie, l’ambiance, tous ces éléments influent aussi dans mes choix. J’ai toujours été comme cela. C’est ainsi pour cela que j’ai passé six ans à Lille (au club de Villeneuve d’Ascq, NDLR), une ville très jeune, qui bouge bien.

Cependant, vous avez commencé votre carrière professionnelle à Tarbes, qui n’est pas tout à fait une grande ville, malgré ses attraits ?

Oui, mais j’y ai passé deux années superbes, avec une très belle équipe et de super-équipières, dont Laure Savasta. Et il y avait un coach qui m’y a fait confiance, qui m’a permis de découvrir le milieu professionnel. J’ai vraiment gardé de très bons souvenirs de cette période.

Avez-vous eu de moins bons souvenirs ?

Oui, bien sûr. Mais, si j’avais le choix, je ne changerais rien à ma carrière. Les mauvais souvenirs aident à grandir. Et j’assume mes choix. De toutes manières, je n’ai pas à me plaindre, j’ai fait un parcours dépassant mes attentes. À mes débuts, je ne pensais pas faire une carrière professionnelles. J’ai toujours voulu d’abord me faire plaisir, m’éclater. En fait, si je ne suis pas épanouie, je ne peux pas donner le meilleur de moi-même.

Vous vous êtes beaucoup investie dans la promotion du sport féminin. Qu’est-ce qu’il représente pour vous ?

En tant que basketteuse professionnelle, il est tout naturel de s’impliquer dans le développement de l’image de la femme dans le sport. Donc, pour moi, il va de soi de communiquer sur le sujet, de contribuer à développer le sport féminin en général. Avec les réseaux sociaux, nous avons la possibilité de prendre la parole, ce qui est hyper important. Il faut essayer d’être la plus professionnelle possible, communiquer, montrer au public que je prends mon métier au sérieux.

Aujourd’hui, on ne peut pas mettre de côté l’image, la communication, il faut travailler sur ces sujets, « donner à manger » à la presse, donner envie aux gens de venir nous voir. Les résultats ne suffisent pas, il faut réfléchir sur toutes ces stratégies qui peuvent nous mettre en avant sur la durée. Je suis très sensible à tout cela, ça me parle, c’est ce que je vis au quotidien. Et je vois que le public aussi est sensible à cet engagement, ils l’apprécient, ils nous regardent autrement.

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Le développement de l’image de la femme dans le sport est également l’un des sujets qui tient à coeur à la nouvelle numéro 23 du TMB (photo : Guillaume Poumarede)

Vous avez côtoyé de nombreux coachs. Quel est celui qui vous a le plus marqué ?

Pierre Vincent, en équipe de France. Les débuts n’ont pas été faciles, par la faute de blessures et à cause du style de jeu proposé. Mais, avec du travail, j’ai évolué et j’ai réussi à m’adapter à sa façon de travailler. Ce qui est difficile mais très enrichissant. En fait, il s’agit de l’une de mes plus belles expériences, qui m’a apporté des médailles et la reconnaissance que j’ai aujourd’hui.

Songez-vous d’ores et déjà à l’après-basket ?

C’est depuis longtemps dans ma tête. J’ai commencé à y penser en 2010, lorsque je me suis blessée en fin de préparation pour les championnats du monde. Pour éviter de douter et de m’enfermer dans ma bulle, j’ai commencé à me projeter dans l’après-basket, c’était une forme de protection. C’est important de se rassurer, de voir qu’il y a une vie après le basket ! Cela permet de vivre sa passion de manière plus détachée.

Vous souhaitiez vous orienter vers la mode ?

Oui, mais j’ai laissé tomber cette voie, il faut trois ans pour passer les diplômes. Aujourd’hui, je suis suivie par le Comité Olympique, qui propose aux athlètes de haut niveau des conseillers qui nous suivent tout au long de notre carrière. Cela permet de mettre en place une reconversion sans perturber l’activité première. C’est complexe, mais intéressant, car cela laisse le temps de la réflexion. Et, selon ce que dira mon corps, j’ai encore deux ou trois ans devant moi. En outre, il y a la perspective de devenir mère, de ne pas être égoïste. Tout cela permet de réfléchir au futur.

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