Il est l’une des raisons majeures qui explique le départ canon du Auch Basket Club en Nationale 3. Rencontre avec Fabien Bondron, nouveau venu dans la région. Un jeune ailier qui s’est révélé cette année avec l’ABC.
Fabien Bondron, l’une des nouvelles têtes d’Auch (photo : ABC)
1/. Tu es un nouveau venu dans la Région, est-ce que tu peux nous présenter ton parcours ?
J’ai commencé le basket en région parisienne dans le club de ma ville ESM Massy, de baby basket à minime. Après ces 7 belles saisons je suis parti au Paris Levallois qui était le club phare de l’île de France.
Deux saisons plus tard, j’ai eu l’occasion d’intégrer le centre de formation du SLUC Nancy où je suis resté une saison, avant de partir à Saint Étienne où j’ai effectué une saison en Nationale 1 tout en faisant ma dernière année cadet France.
Après avoir pris de l’expérience sur les quelques minutes de jeu engendrés en NM1, j’ai repris le court de la formation en Espoirs Pro A au STB Le Havre. Et me voilà aujourd’hui au Auch Basket Club.
2/. Après deux matchs de découverte face à Hagetmau et Tresses, tu as été la révélation du derby gersois avec 30 points, comment as-tu vécu ce match si particulier ? Comment peux-tu nous décrire la rencontre, l’ambiance, le duel ?
À mon arrivée, j’ai beaucoup entendu parler de l’équipe de Valence et de leur parcours la saison dernière. Le derby c’est quelque chose de très important dans le Gers et pour être franc on n’était pas vraiment favoris aux yeux des Gersois. J’ai vécu le derby en deux parties, premièrement dans la semaine du lundi au vendredi, où j’ai vraiment pu ressentir que la rencontre qui allait arriver était spéciale, tout le monde en parlait. On savait déjà que la salle serait remplie, d’autant plus que les deux équipes étaient encore invaincues, ce qui ajoutait encore plus d’enjeux. Je voulais vraiment faire un bon match et gagner contre cette belle équipe de Valence. La semaine d’avant, j’avais eu l’occasion d’assister à leur match contre le Val D’Albret, j’ai essayé d’analyser leur défense et à la fin du match je savais ce qu’il fallait faire pour avoir le plus de chance de remporter le match le week end d’après.
Le samedi en question, j’ai vraiment senti le dévouement de mon coach et de mes coéquipiers pour ce match, à l’échauffement, dans le vestiaire, dans les paroles. Je savais que ça n’allait pas être une partie facile à gagner. En début de rencontre on a pris un peu de temps à se mettre dans le bain, Valence déployait son jeu sereinement sur notre parquet. Heureusement ce fut de courte durée, quand je suis rentré sur le terrain en milieu de premier quart je savais déjà ce que je devais faire pour poser problème à nos adversaire. Au fur et à mesure du deuxième quart, on a commencé à trouver notre identité et c’est la que j’ai commencé à me sentir bien et à enchaîner les points tout en essayant d’être présent en défense. L’ambiance était folle, les supporters du VCGB étaient géniaux, les nôtres aussi, tout était au rendez vous pour ce beau spectacle. A la fin du match on était tous contents de notre prestation. Il n’y a rien de mieux que de battre le prétendant pour la montée.
3/. Après le derby, tu as marché à plein régime, avec notamment 31 points face à Cugnaux, 30 contre Montgaillard ou encore 19 face à Val d’Albret. Comment expliques-tu ce très bon passage ?
Après le derby contre Valence, ayant fait un gros match, on m’a fait encore plus confiance que lors de mes premières rencontres. Jérôme (Seailles) a pu également voir le type de jeu qui me permettait de m’exprimer au mieux sur le terrain, donc il a fait en sorte d’aller dans le même sens, sans perturber les habitudes de l’équipe. Et match après match, j’ai essayé de montrer qu’on pouvait compter sur moi, pas uniquement défensivement, mais aussi offensivement.
4/. Depuis, tu as été plus discret à la marque (11 points face au Réal, 5 face à Mérignac). Tu as senti un changement dans le comportement qu’ont les défenses adverses par rapport à toi ?
En effet maintenant les défenses ne sont plus les mêmes. Avant certaines rencontres, j’ai l’occasion de pouvoir parler avec des adversaires que je connais donc je sais à peu près ce qui se dit de moi. Contre Merignac, j’ai vraiment subi la défense des adversaires, mais la victoire était la donc ça ne m’a pas plus dérangé que ça et j’ai pu me concentrer sur les choses que je devais travailler individuellement la semaine suivante à l’entraînement. Je me suis assez vite remis dans le bain individuellement (ndlr : 26 points le week-end dernier), malheureusement en vain puisque l’on s’est inclinés sur le parquet de Saint-Medard. Maintenant je vais essayer de garder le même rythme tout en gagnant le plus de matchs possibles.
Bondron a été la vraie révélation du début de saison gersois, en particulier lors du derby (photo : ABC)
5/. Comment te vois-tu en tant que joueur ? Quelles sont tes qualités ? Quels sont les points que tu souhaites améliorer durant le reste de la saison et le futur ?
Ma qualité principale c’est le drive, tout ce qui est dans le jeu de percussion. J’aime bien jouer en mouvement, prendre de la vitesse, dépasser mon vis à vis puis faire de bonnes passes à mes coéquipiers si je ne peux pas finir au cercle.
J’aime apporter de l’énergie en match, j’en ai besoin pour me sentir bien dans une rencontre. En tant que joueur, je pense qu’il est important d’apporter des deux côtés du terrain. Mais être à 100% en attaque et en défense, ce n’est pas facile.
Je fais de mon mieux pour atteindre cet équilibre le plus souvent possible. Les choses sur lesquelles je travaille en ce moment sont mon shoot extérieur et j’aimerais être capable de jouer plus poste bas car j’ai souvent un défenseur plus petit que moi en match.
6/. Pour ta première expérience dans le Sud-Ouest, comment s’est passée ton intégration dans ta nouvelle équipe, ta nouvelle région ? Comment as-tu vécu ton arrivée dans une région avec une forte culture basket ?
Je ne vais pas mentir en disant que l’intégration était facile ! Malgré le fait que tous mes coéquipiers me mettaient à l’aise, ce n’était pas évident. Je sors de centre de formation, j’étais tous les jours avec mes coéquipiers, et le point le plus important c’est qu’on avait tous le même âge. C’est vrai que la région respire le basket, il y a pas mal de club évoluant à un bon niveau, ça change un peu de la région parisienne, mais je commence à m’y habituer petit à petit. Les gens du club et ma famille font le maximum pour que je puisse me sentir bien ici dans le sud, et je les remercie pour ça.
7/. Dernière question, comment envisages-tu ton futur ? Quels sont tes objectifs pour la phase retour et les saisons suivantes ?
Je suis un compétiteur donc bien évidemment je veux gagner. Mais je reste lucide, je sais très bien que la phase retour va être difficile, il va falloir être fort mentalement et être prêt à s’adapter à ce que nos adversaires nous proposeront. Maintenant que toutes les équipes se connaissent, je pense que l’équipe la mieux préparée globalement remportera le sésame. Enfin, dans les saisons à venir, comme tout sportif compétiteur, je souhaiterais évoluer au plus haut niveau. Je pense en être capable mais seul le travail pourra me faire atteindre ce but.