La région sud ouest est réputée pour être une terre de rugby, où chaque village dispose de son équipe, dont les couleurs sont défendues vaillament par les joueurs.
Ce sport fait partie de la culture locale, voire même de la tradition, et il est difficile pour le basket de jouer des coudes pour exister. Pour autant, peut-on faire cohabiter ces deux disciplines en même temps ? C’est à ce périlleux exercice que s’est essayé François Gomez, coach de Tarbes.
Le 18 février 2009, Colomiers (NF1) recevait Tarbes (LFB) en seizième de finale de coupe de France. Le promu en NF1 et déjà reléguable de la banlieue toulousaine accueillait le futur finaliste du championnat de France, autant dire une promenade de santé pour ces dernières.
Si le match fut anecdotique malgré la résistance des columérines, François Gomez, a gratifié le public d’une surprise : une touche de rugby en terre d’ovalie !
Alors que l’écart était creusé en seconde période, au cours d’une remise en jeu ligne de fond, Isis Arrondo fut soulevée par ses coéquipières Isabelle Yacoubou et Liz Moeggenberg pour réceptionner une passe lobée et enchaîner le shoot sous l’air ébahi des adversaires, du public, mais aussi des officiels. Alors que le tir était raté, ces derniers ont sifflé une violation, sans trop savoir pourquoi…
Car si cette technique est propre au rugby, rien, dans le règlement, ne l’interdit en basket ! Comme François Gomez expliqua plus tard au journaliste de la dépêche du midi,
« Cela a fait sourire les gens mais très sérieusement, et même si c’est un gadget, c’est une chose qui me turlupinait l’esprit depuis très longtemps. L’occasion était rêvée car on était pratiquement sûrs de se qualifier. Il fallait le tenter, histoire de voir comment allaient réagir les hommes en gris. Ils ont réagi comme prévu, donnant un coup de sifflet sans savoir ce qu’ils sifflaient, sans être capables de donner d’explication. J’ai sans doute donné aux arbitres un bon thème de stage ».
Alors, violation ou pas?
En tout cas, cela a jeté le trouble auprès des arbitres, qui n’ont pas su comment se sortir de cette situation rocambolesque. L’un d’eux déclara d’ailleurs « ce n’est pas du basket » au journal local…
Il avait raison : c’était du rugby !
ascenseur par sidneydeane
Article paru initialement sur Hoop Diary le 30 décembre 2011
[…] Libellule, c’était le nom de code officieux du week-end. On connaissait « l’ascenseur » réalisé par François Gomez et les filles de Tarbes à Colomiers en 2009, et dont Frank Cambus vous avait conté l’histoire il y a quelques temps. […]